Un premier réseau ferroviaire Canada – USA – Mexique


Par Geneviève Cournoyer-Scalise 31 mars 2021

L’acquisition de la compagnie ferroviaire Kansas City Southern (KCS) par le Canadien Pacifique (CP) est sur le point de se conclure pour la somme de 29 milliards $ US, soit environ 36 milliards $ CAN. La transaction est déjà approuvée par la direction des deux entreprises, elle attend désormais l’aval de la Commission américaine du transport de surface (STB) pour se concrétiser.

Si elle est acceptée, la fusion des deux entreprises formera la société CPKC, ce qui mènera à la création du tout premier réseau ferroviaire étendu qui reliera le Canada, les États-Unis et le Mexique sur plus de 32 000 kilomètres de voies ferrées. Il s’agit de la plus grande fusion de chemin de fer nord-américain jamais réalisée !

Une transaction qui survient au bon moment

Avec le nouvel accord de libre-échange signé entre les 3 pays (ACEUM), cette nouvelle acquisition du CP contribuera à la fluidité de la chaine d’approvisionnement en Amérique du Nord. La combinaison des voies ferrées du CP et de KCS offrira une portée sans précédent via de nouveaux trajets monolignes transcontinentales. Comme les deux réseaux se rejoindront en un seul point de connexion à Kansas City, le CP espère réduire les temps et les coûts de transit pour ses clients qui pourront dorénavant bénéficier d’une offre plus compétitive. « La fusion fournira une option concurrentielle améliorée aux fournisseurs de services ferroviaires existants et devrait permettre d’améliorer le service aux clients de toutes tailles. Les expéditeurs de céréales, d’automobiles, de pièces automobiles, d’énergie et autres, ainsi que les utilisateurs de transport intermodal bénéficieront de l’efficacité et de la simplicité accrues du réseau combiné, qui devrait stimuler la concurrence ferroviaire et aider les clients à accroître leurs volumes ferroviaires », affirme le CP par le biais d’un communiqué.1 De plus, considérant l’annulation du projet de pipeline Keystone XL à la suite de l’élection du président américain Joe Biden, ces nouvelles routes ferroviaires pourraient constituer une option intéressante pour assurer le transport de pétrole canadien brut vers les raffineries situées aux États-Unis et sur la côte du golfe du Mexique, ce qui contribuerait également à la relance économique au pays.

Un impact environnemental positif

À l’aube de cette acquisition, le CP compte non seulement bonifier son offre, gagner en efficacité et améliorer la capacité de son réseau, mais aussi faire une différence sur le plan environnemental. Selon les données publiées par le CP : « Le rail est quatre fois plus écoénergétique que le camionnage, et un train peut faire en sorte qu’il y ait plus de 300 camions de moins qui circulent sur les voies publiques et 75 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins ».2 Avec l’intégration de nouveaux itinéraires à son réseau, le CP croit qu’il sera possible de détourner les camions hors des autoroutes américaines déjà engorgées par le trafic, ce qui devrait réduire la circulation routière et ainsi diminuer les émissions de gaz à effets de serres liées au transport de fret.

Même si cette nouvelle s’annonce prometteuse, il faudra patienter jusqu’à la mi-année de 2022 avant que le CP obtienne l’approbation finale de la STB et qu’un transitaire international tel que Cargolution puisse faire profiter ses clients des avantages de cette fusion. Néanmoins, cette acquisition stratégique contribuera certainement au futur et au développement durable de l’industrie du transport ferroviaire nord-américaine, en plus de favoriser le transport intermodal grâce à un réseau intégré permettant un accès direct vers les principaux ports des côtes américaines du Golfe, de l’océan Atlantique et Pacifique, et ce, jusqu’à destination des grands ports internationaux.

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