Investir maintenant dans un carburant aérien alternatif pour une industrie durable


Par Geneviève Cournoyer-Scalise 14 janvier 2021

Saviez-vous qu’il existe un tout nouveau programme pour les expéditeurs et les transitaires qui désirent alimenter une partie de leur vol cargo en carburant alternatif ? Une solution durable pour le secteur de l’aviation. Une avenue intéressante pour les clients tentés par le virage vert et la carboneutralité.

L’initiative d’Air France-KLM & Martinair Cargo a pour but de réduire l’émission de CO2 et de limiter notre empreinte écologique globale afin d’assurer un avenir écoresponsable durable pour l’industrie aérienne. Le programme Cargo Sustainable Aviation Fuel (SAF) offert par le groupe européen propose à ses clients de choisir leur niveau d’engagement quant à l’utilisation d’un carburant alternatif à bord de ses avions dédiés au transport de fret.

Le secteur de l’aviation représente environ 2,5 % des émissions mondiales de CO2, mais sa contribution au réchauffement climatique global est plus élevée, soit à 3,5 %.1 L’achat de carburant aérien SAF permet la réduction d’émissions de CO2 à la hauteur de 85 % par rapport au carburant aérien classique. Ce constat prend en compte tout le cycle de vie de la production et de l’utilisation du carburant d’aviation durable par rapport à celui du carburant fossile.

Substitut plus propre, ce type de carburant est actuellement la seule alternative viable aux carburants liquides fossiles nécessaires pour propulser les avions commerciaux. En fait, le SAF est un carburant de remplacement. Comme il possède des caractéristiques chimiques et physiques semblables au Kérosène, les deux carburant sont facilement mélangeables à différents niveaux de température. Ainsi, une formule quasi 50/50 permet de réduire la quantité utilisée en carburant régulier, qui est beaucoup plus polluant. Malgré l’échange pour un carburant alternatif, les normes de qualité et de sécurité sont respectées en tous points et la performance n’en est pas affectée. Aucune modification mécanique n’est requise à bord des appareils ni dans les installations aéroportuaires, ce qui facilite son utilisation et qui favorise son adoption.

En invitant ses clients à investir dans le programme SAF, la compagnie aérienne franco-allemande s’engage à ce que l’entièreté de la somme investie soit utilisée pour l’approvisionnement en carburant alternatif. Par souci de transparence, les clients impliqués recevront « un rapport d’audit indépendant indiquant la quantité de SAF achetée en fonction du volume de trafic ainsi que la réduction des émissions de CO2 obtenue pour un transport aérien plus durable », annonce la compagnie aérienne sur leur site web.2 Évidemment, en alliant la force du nombre et de son portefeuille, le groupe Air France-KLM & Martinair Cargo s’assure, par le fait même, d’augmenter leur pouvoir d’achat dans un marché déjà restreint.

Contrairement au carburant régulier, le SAF est conçu à base de matières premières recyclables plutôt que de matières fossiles. Par exemple, des huiles végétales, des huiles usagées, des huiles ou des graisses de cuisson sont désoxygénées, puis hydrotraitées pour produire un composant de mélange de carburant à base d’hydrocarbures purs.3 Très peu d’usines produisent ce type de carburant à l’heure actuelle, ce qui explique son stock limité et son prix élevé, voire de deux à trois fois plus cher. Pour remédier à la situation, KLM et ses partenaires se sont associés pour construire une usine dédiée uniquement à la production de SAF pour subvenir à leurs besoins opérationnels. Cette première usine, dont l’ouverture est prévue au nord des Pays-Bas en 2023, prévoit déjà une production 10 fois plus grande que tout le volume de carburant aérien durable présentement disponible sur le marché. D’autres usines verront également le jour sur le territoire français dans les années à venir, tel est le plan à long terme.

La première phase vers la décarbonisation est officiellement lancée pour le groupe Air France-KLM & Martinair Cargo. La technologie évolue rapidement certes, mais les avions solaires ne sont pas pour demain et les piles électriques beaucoup trop lourdes pour assurer de longs trajets aériens, du moins pour l’instant. En attendant les prochaines avancées que la technologie nous réserve, le programme SAF prend tout son sens. Si l’industrie aérienne veut atteindre son objectif de réduction de CO2 dans les années à venir, elle devra faire preuve de créativité pour assurer sa croissance en toute carboneutralité.

Vous désirez en apprendre davantage sur le programme SAF et sur ses avantages ? Voici une courte vidéo explicative produite par le groupe Air France-KLM & Martinair Cargo.

Mondialement, plusieurs pays ont déjà annoncé leur désir de se libérer de leur dépendance aux énergies fossiles d’ici les 30 prochaines années. Ainsi, les enjeux de carboneutralité sont de plus en plus d’actualité dans le secteur du transport et de la logistique. En tant que membre du groupe Clasquin, Cargolution vous présentera prochainement des outils pour quantifier votre empreinte écologique et pour mesurer les émissions de CO2 liés au transport de vos marchandises, le tout disponible par le biais de sa plateforme Live.

Il est grand temps de se mobiliser collectivement afin de trouver des solutions communes, accessibles et durables pour l’ensemble de notre industrie. Qu’en pensez-vous ?

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