Des acquisitions importantes pour le Canadien Pacifique


Par Geneviève Cournoyer-Scalise 29 octobre 2020

Même si le secteur ferroviaire fait face à un ralentissement de ses activités depuis la fin de l’année 2019 et qui se poursuit en 2020 avec l’arrivée de la pandémie, le Canadien Pacifique ne résigne pas sur sa stratégie de croissance.

En effet, le Canadien Pacifique est en voie d’acquérir la pleine propriété du tunnel ferroviaire de la Rivière de Détroit. La transaction, qui devrait s’officialiser à fin du quatrième trimestre de 2020, implique également la collaboration du Régime de retraite à prestations déterminées des employés municipaux de la province de l’Ontario (OMERS). Ensemble, le CP et OMERS détenaient déjà 16,5 % de la propriété du tunnel. En concluant cette entente, les deux partis deviendront sous peu les uniques propriétaires du tunnel de 2,6 km qui relie Windsor, Ontario à la ville de Détroit aux États-Unis.

Depuis que le Canadien National (CN) a pris possession d’une partie du réseau du CSX en 2019, une portion importante de la voie ferrée qui relie le port de Valleyfield aux ports d’envergures situés sur la côte est américaine et à La Nouvelle-Orléans, le CP se devait d’agir pour prendre sa place dans la cour des grands. Ainsi, en s’octroyant un meilleur contrôle de l’une des portes d’entrée qui mène au Port de Détroit, installation majeure dédiée à l’import et à l’export, le CP offrira une meilleure accessibilité à ses clients. « Il s’agit d’un corridor important pour le CP et en prenant la pleine propriété, nous pouvons mieux exploiter l’actif au profit de nos clients et de la chaine d’approvisionnement nord-américaine », a déclaré le président et chef de la direction du Canadien Pacifique, Keith Creel, par le biais d’un communiqué de presse. 1

Cette initiative vient s’ajouter à l’acquisition du chemin de fer Central Maine & Québec (CMQ) qui a eu lieu au printemps dernier et qui venait bonifier la portée de l’ensemble du réseau ferroviaire du CP dans le nord-est des États-Unis et sur la côte Atlantique canadienne. Avec ses 481 milles de voies ferrées principalement au Québec et dans le Maine, « il s’agit d’une occasion d’affaire générationnelle qui a pour but de servir un plus grand nombre d’expéditeurs d’un océan à l’autre », affirme M Creel. 2 Cette portion de la voie ferrée du réseau régional sert principalement les industries forestières, pétrolières, de produits chimiques et de plastique dont les expéditions doivent être relayées au port de Searsport, dans le Maine et à Port de Saint John au Nouveau-Brunswick.

À la suite de l’accord conclu avec le CMQ en 2019, le CP peut désormais d’emprunter une route ferroviaire plus courte de 200 km, ce qui accélère le transport de marchandises qui transitent de la côte est jusqu’aux grands centres, comme Montréal et Toronto. En devenant propriétaire du CMQ et de sa portion américaine, le CP a fait l’acquisition de plus de 244,2 miles dans le Maine et le Vermont, dont 57,3 milles de voies ferrées qui étaient auparavant loués au ministère des Transports du Maine.

Évidemment, à chaque fois qu’une compagnie canadienne prend possession d’une nouvelle route ferroviaire américaine, il en découle plus d’opportunités pour l’ensemble de l’industrie du transport et de logistique au Canada. Les bénéfices sont considérables : plus d’options pour la chaine d’approvisionnement, un temps de transit réduit, un meilleur contrôle du trafic et du partage des voies ferrées, une meilleure efficacité et une rapidité pour l’acheminement des marchandises dédiées à l’import et à l’export canadien.

Un avantage indéniable face à la concurrence puisqu’il faut se rappeler que pour parvenir au succès commercial, le Canada doit avant tout compter sur son réseau ferroviaire pour l’acheminement de la chaine d’approvisionnement jusqu’aux grands ports. Sans quoi, les lignes maritimes n’auraient pas grand-chose à se mettre sous la dent pour alimenter le marché des échanges commerciaux internationaux dont les retombées économiques sont vitales pour l’ensemble du pays.

Il va sans dire qu’il faudra tout de même être patient avant que ces récentes acquisitions et leurs bénéfices se concrétisent. Une période dédiée aux réfections des voies ferrées est souvent nécessaire pour optimiser les routes les plus achalandées lorsqu’un nouveau propriétaire en prend possession. Toutefois, Cargolution accueille la nouvelle d’un œil favorable puisqu’il s’agit d’une opportunité qui offrira plus de latitude et d’alternatives à nos clients au sein de nos industries niches qui misent sur un réseau de transport ferroviaire et intermodal fiable et efficace pour l’acheminement de leurs marchandises commerciales, vers ou en provenance de l’étranger.

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